Seize ans sur les planches, onze projets menés à bout, une nomination qui fait mouche : voilà ce que pèse le parcours d’Emmanuelle Fernandez. Figure haute en couleur du stand-up hexagonal, elle s’est imposée avec son spectacle solo “Ma déclaration d’humour”, mais le théâtre et le cinéma n’ont jamais été loin derrière. Entre punchlines et répliques bien senties, son style singulier s’est taillé une place à part dans le paysage artistique français. Retour sur l’itinéraire d’Emmanuelle Fernandez.
Les débuts de la comédienne Emmanuelle Fernandez
1971, Oise, Hauts-de-France : Emmanuelle Fernandez voit le jour dans ce coin du nord. Peu d’éléments ont filtré sur ses racines ou sa famille. Son enfance et ses années de primaire restent dans l’ombre, tout comme le nom de son lycée. Mais dès le supérieur, le voile se lève. Elle s’inscrit à l’École Supérieure de Commerce de Paris, puis enchaîne avec Sciences Po. Diplômes en poche, elle passe par les classes préparatoires littéraires, Hypokhâgne et Khâgne.
Mais la finance ou l’administration n’auront jamais sa peau. Très vite, elle bifurque et embrasse la scène. Elle affine son jeu au Cours René Simon, multiplie les stages à l’Afdas et au studio Pygmalion. À la LIFI, elle s’initie à l’improvisation, avant de passer par l’école Jacques Lecoq. Elle touche à tout : écriture de scénarios, comédie, burlesque, mélodrame, improvisation. Chaque expérience nourrit sa palette de comédienne, chaque atelier élargit ses horizons.
La carrière professionnelle de Emmanuelle Fernandez au théâtre
Sa première grande aventure théâtrale, c’est “Couple ouvert à deux battants” de Dario Fo et Franca Rame. Elle la défend sur la scène du théâtre des Blancs Manteaux à Paris et en tournée, cumulant les représentations. Le rôle ? Une femme trahie qui décide de reprendre sa vie en main, quitte à tout bouleverser : couleur de cheveux, amant, style vestimentaire, rien n’est laissé au hasard. Le public suit, le succès est immédiat.
Elle rebondit ensuite dans l’adaptation théâtrale de “Princesse Raymonde”. Elle incarne Raymonde Bidochon, personnage hautement décalé, qu’elle interprète et coécrit. La pièce s’impose rapidement : près de 200 dates à Paris, notamment aux Blancs Manteaux, et au Festival d’Avignon. Une tournée internationale s’ajoute à l’aventure.
2008 marque un tournant. Elle lance “Ma déclaration d’humour”, son tout premier one woman show, mis en scène par Maud Buquet, dont elle signe les textes. Le spectacle tourne au Théâtre des Blancs Manteaux, à la Comédie Saint Michel, puis part sur les routes. Elle enchaîne aussi les festivals d’humour, assure les premières parties de figures comme Gaspard Proust, Michel Leeb, Gérald Dahan ou Popeck.
Les genres théâtraux préférés de Emmanuelle Fernandez
Parmi les personnages qu’elle affectionne, on trouve des figures décalées, à contre-courant. Madame Pipi, Paulette en string : ce sont des femmes loin des standards glamour, mais qui n’ont pas leur pareil pour déclencher le rire. Ces rôles, souvent en décalage avec leur entourage, sont devenus sa signature, lui permettant d’explorer des facettes inattendues de la comédie.
Cette singularité lui ouvre d’autres portes, comme un rôle dans la pièce “Marié à tout prix”, sous le regard bienveillant d’Isabelle Mergaux. La pièce s’offre une tournée partout en France, confirmant la présence d’Emmanuelle Fernandez sur la scène nationale.
La filmographie de Emmanuelle Fernandez
Le cinéma et la télévision ne l’ont pas laissée indifférente. Dès 2007, elle trouve sa place dans “Les vieux sont nerveux” de Thierry Boscheron. Elle poursuit l’année suivante avec “Paranoland”, toujours sous la direction du même réalisateur. Après une pause, elle revient en 2014 dans le téléfilm “La vie devant elles”, puis enchaîne avec “La petite histoire de France” en 2015. “Box 27” suivra peu après.
2018 se révèle particulièrement prolifique : elle apparaît dans “La révolte des innocents”, “Rebelles” et “Maman a tort”. Le public la retrouve aussi dans le film à succès “Itinéraire d’une Maman Braqueuse”. Plus récemment, elle se distingue dans “La Fugueuse” en 2021. Au fil des années, sa présence sur le petit et le grand écran s’affirme, chaque projet ajoutant une nuance à son parcours d’actrice.
Les réalisations de la comédienne Emmanuelle Fernandez
Les coulisses l’attirent également. En 2015, elle prend les commandes de la saison 5 de la série Clem. En 2008, elle avait déjà signé la réalisation du film “Les Vieux sont nerveux”, puis “La vie devant elles” voit le jour en 2014. De l’écriture à la mise en scène, elle explore l’envers du décor, prouvant que la créativité ne s’arrête pas au jeu d’acteur.
La nomination de Emmanuelle Fernandez
Récompenses ou distinctions restent rares dans les archives publiques. Pourtant, une nomination retient l’attention : en 2011, elle est nominée à la 33e édition du festival international de films de femmes de Créteil. Une reconnaissance qui compte, même si le palmarès complet de ses succès ne s’affiche pas partout.
Aujourd’hui, Emmanuelle Fernandez continue de surprendre, toujours sur scène, et parfois sur YouTube où ses vidéos franchissent allègrement le cap du million de vues. Une trajectoire qui ne cesse de bouger, portée par une énergie et une inventivité qui semblent inépuisables. Comme si, chaque soir, tout recommençait : rideau levé, public suspendu à ses mots, et la promesse d’un nouveau tour de piste.


